Notre cœur de métier : la plante en milieu sauvage
Les plantes que nous transformons sont historiquement majoritairement issues de cueillettes dans le milieu sauvage (et non cueillettes sauvages de plantes… la nuance est de taille…).
Au fil des saisons, nous arpentons les montagnes des Alpes Maritimes pour cueillir la plante dans son milieu.
Des aromatiques provençales dont le thym (d’avril à juin, selon l’altitude), le romarin, la sarriette et l’inévitable lavande fine (cueillies au mois de juillet, entre 1 200 et 1 800 mètres d’altitude), en passant par les résineux (pin sylvestre, sapin blanc, épicéa, mélèze, cyprès, etc…), et aussi d’autres plantes non moins précieuses (achillée millefeuille, carotte sauvage, myrte, pistachier lentisque, orties, plantain, etc…).
La gestion des sites de cueillettes
En respect avec nos cahiers des charges (Agriculture Biologique, SIMPLES et Nature & Progrès), chaque station de cueillette fait l’objet d’une attention particulière. La plante est cueillie après accord préalable du propriétaire, de l’ONF, ou de la commune, et en fonction des conditions météorologiques (absence de vent et d’humidité).
Sur site, nous prenons systématiquement le soin de laisser au minimum un tiers de la population existante afin de favoriser le renouvellement et la reproduction in situ. Autant que possible, nous ne reviendrons sur ce site que deux, trois ou plusieurs années après.
Une mutation en cours, vers plus de plantes cultivées à la ferme
Nous avons toujours complété la ressource en plantes sauvages et donc notre gamme, avec quelques plantes cultivées à la ferme. Ainsi depuis 1998 : menthe poivrée, sauge sclarée, sauge officinale à petite feuilles, fenouil, notamment, font partie de nos compagnes sur la ferme.
En 2012, pour produire notre propre eau de rose, nous avons planté des rosiers centifolia.
Une nécessaire dynamique de résilience
Depuis 2017 (gels tardifs, canicule intense), nous initions une progressive augmentation de la part de plantes cultivées à la ferme.
La raison première : les dérèglements climatiques.
Canicules, gels tardifs, pluies diluviennes, débuts d’années civiles quasi printaniers… La fréquence et intensité des épiphénomènes climatiques s’accentuent.
Aussi pour nous, témoins privilégiés, le constat est clair : la biodiversité est en grande souffrance.
Il devient complexe ou/et hasardeux de pouvoir appuyer la viabilité globale de notre ferme sur la « seule » ressource du milieu sauvage.
Progressivement, nous « invitons » donc de nouvelles amies à nous rejoindre. Parmi elles : la verveine citronnée, la mélisse, l’hélichryse italienne, le bleuet, l’estragon… Et demain surement d’autres…
Notre conduite culturale s’inscrit dans le respect des cahiers des charges de l’agriculture biologique, des SIMPLES et de Nature & Progrès.
Objectif : monter en compétence et résilience sur la conduite culturale de nos plantes. Qu’il s’agisse de :
- gestion quantitative de l’eau d’irrigation,
- utilisation de souches adaptées au territoire (autant que possible en utilisant des graines locales),
- limiter le travail du sol (superficiel),
- utiliser le paillage,
- gérer au mieux la nécessaire fertilité de nos sols (amendements, rotation des cultures, engrais verts…)…
L’art précieux de la cueillette
Qu'elle soit cultivée à la ferme ou en milieu sauvage, chaque plante est cueillie manuellement.
Différents outils sont utilisés en fonction de la plante concernée :
- faucille (pour la grande majorité des plantes) ;
- sécateur (pour le myrte, le pistachier lentisque, le ciste, les résineux, notamment) ;
- la main (pour la rose, la fleur d’oranger, les plantes destinées aux macérations solaires).
Munis d’un drap dans le dos (« bourras » en provençal), la « danse » de la cueillette va pouvoir commencer.
Mélange de physique (dur et long labeur qui sollicite particulièrement les lombaires) et de méditation (travail sur le mental, l’ancrage et la stratégique conscience globale : ressentis, présence continue à la délicatesse et précision du geste), la cueillette vise à être dans un constant et profond respect de la plante et de soi-même.
Aux Senteurs du Claut, nous avons l’habitude de dire que nous ne faisons pas de la cueillette de plantes (qui peut prendre le risque de tendre vers une prédation), mais de la taille de plantes (rapport plus vertueux à l’être végétal). Et c’est l’objet de cette taille que nous transformons avec le même amour et la même conscience.
Pour le plaisir et bien-être de tou.te.s.